VOIX D’ASIE

 

 

Ani Chöying Drolma

Ani Chöying Drolma est née au Népal en 1971. À 13 ans, elle a rejoint Nagi Gompa, un couvent bouddhiste situé sur les hauteurs de Katmandou. Grâce à son maître Tulku Urgyen Rinpoché, qui lui a enseigné la spiritualité bouddhiste, l’altruisme et le don de soi, Ani Chöying a décidé de se mettre au service des autres. Et de faire tout ce qu’elle peut pour promouvoir l’éducation des nonnes, pratiquement inexistante dans son pays.
C’est ainsi que la Nuns Welfare Foundation (Fondation pour le soutien des nonnes) est née à la fin des années 1990. Et en 2000, c’est son école, Arya Tara School, qui voit le jour, permettant aux jeunes nonnes d’étudier la littérature, les maths, les sciences, et bien sûr la philosophie bouddhiste.
Pour financer son projet, Ani Chöying utilise sa voix. Grâce à sa musique qui mêle chants bouddhistes traditionnels et sonorités du monde entier, elle a conquis un public international : elle a enregistré son premier disque aux États-Unis en 1997, avant de faire le tour du monde et de devenir une véritable star dans son pays. En 2004, elle a été élue meilleure interprète de l’année pour son disque Moments of bliss.

 

Susheela Raman

Née de parents tamouls, Susheela Raman s’installe en Australie à l’âge de quatre ans. Sa mère lui enseigne les fondements de la musique traditionnelle indienne, ce qui ne l’empêche pas d’explorer d’autres styles comme le rock et le blues dans les clubs de Sydney. Retour aux sources après plusieurs années d’errance musicale : Susheela part en Inde, s’inspire de sa richesse culturelle. Elle s’installe à Londres en 1997, atterrit sous les feux de la rampe. Elle doit son succès aux nombreuses influences indiennes de sa musique, décryptables dans son premier album ‘Salt rain’, vendu à plus de 200.000 exemplaires. Après un second album ‘Love Trap’ au succès moins convaincant que le précédent, elle revient en 2005 avec ‘Music For Crocodiles’, album au savant mélange de chant traditionnel et de soul-funk. Encore une preuve – s’il en fallait une – de ses dons exceptionnels.

 

Youn Sun Nah

Fille d’un chef de choeur et d’une cantatrice, Youn Sun Nah naît en 1969 à Séoul et baigne dès lors dans la musique classique. C’est donc en Corée qu’elle fait ses armes et ses gammes jusqu’à obtenir, à l’âge de 23 ans, sa place au sein de l’Orchestre National Symphonique. S’ensuit une carrière nationale de premier plan, qui bientôt semble trop étroite pour contenir son talent.
C’est à Paris qu’elle opère un tournant important. Elle s’inscrit en 1995 au CIM, conservatoire de jazz, où elle étudie le jazz et la chanson et poursuit sur cette voie en se produisant dans des clubs de la capitale française. Seule ou avec son quintet, YSN 5tet, elle se distingue au cours de festivals de jazz de renom à la fois en France (Jazz à La Defense, Jazz à Juan-Les-Pins où elle est élue révélation de l’année en 2005) et en Corée (chanteuse de l’année en 2003).
Depuis 2001, elle publie en moyenne un album par an. Après un retour dans son pays natal où elle crée son label, Bis Music, puis deux albums parus chez Circum Girum, c’est sur le label allemand ACT que la mezzo soprano publie les albums Voyage (2009) et Same Girl  (2010), qui la propulsent au rang de référence du jazz vocal contemporain. Copyright 2010 Music Story Yven Anne

 

Nusrat Fateh Ali Khan

Ses éblouissantes cascades vocales, étonnantes de variations, portées par un harmonium et des claquements de mains, nous invitent a la fois à la spiritualité et la danse. C’est ça Nusrat. Une musique qui apaise l’âme, l’invite à voyager dans un univers chargé de sens et d’harmonie. Un régal pour les oreilles et une thérapie pour l’esprit.
Nusrat Fatheh Ali Khan, le plus grand chanteur pakistanais, était reconnu dans le monde par sa prodigieuse interprétation du « qawwali », chant musulman sacré du XIIème siècle. Ces chants, qui sont en fait des prières, glorifient le nom d’Allah et la foi en lui. « Quand je chante, la distance entre Dieu et moi est moins grande. Cette musique est faite pour se rapprocher de lui » disait Nusrat.
Les chemins du succès allaient le mener d’abord à Paris en 1985, au Théâtre de la Ville, puis un peu partout sur les 5 continents. Le cinéma a également croisé la musique de ce prodigieux chanteur à la tête de poupon et à la corpulence d’un sumo. En 1986, il rencontre Peter Gabriel qui lui propose de participer à la B.O. du film « La dernière tentation du Christ ». Plus tard, le 7ème art allait faire encore appel à lui. Il prêta sa voix dans la B.O. de « Dead man walking » puis de « Tueur né ». Mais Nusrat et sa curiosité à explorer de nouvelles sonorités le firent se frotter au rock et à la techno. Encore avec Peter Gabriel, ce mordu de World Music, grâce à qui il produira 7 albums, dont l’indispensable « Musst Musst » en 1990, remixé par Massive Attack, ou encore le splendide « Night Song » enregistré avec Michaël Brooks en 1996.
Mort à 49 ans des suites de son obésité, Nusrat restera à nos oreilles un phénomène vocal.

 

Sainkho Namtchylak

Sainkho Namtchylak est une de ces chimères à plusieurs têtes, capable d’élever sa voix jusqu’au souffle divin comme de l’enfermer dans un cri primal. Le crâne nu, le corps filiforme, elle ressemble à une rock-star hantée par un esprit mystique, par des traditions ancestrales arrachées au secret pour prendre corps dans une musique décalée.
Les origines de la chanteuse ne sont pas étrangères à sa marginalité. Elle est née dans un petit village de la République de Tuva, en Sibérie méridionale, à la frontière de la Mongolie. L’une de ces contrées dépeuplées, aux plaines sans fin étendues sur le fleuve Ieniseï. Tuva est célèbre pour son chant diphonique, le « khöömei », issu de la tradition chamanique, qui laisse entendre un son principal accompagné d’harmoniques secondaires, produites par une position particulière de la langue, et qui ressemblent au son d’une guimbarde.

 

Sa Ding Ding

Née dans la Mongolie défavorisé, Sa Ding Ding a été influencé par la musique de son ethnie pendant qu’elle vivait avec sa grand-mère où elle resta jusqu’à l’âge de 6 ans. Elle s’est aussi intéressée au Bouddhisme et appris d’elle-même le Tibétain et le Sanskrit. Plus tard, elle déménagea à Pékin pour étudier la philosophie et la musique au « Beijing Central Conservatory of Music ».
A l’âge de 18 ans, elle réalisa son première album éponyme sous le nom de Zhou Peng pour lequel elle reçue le titre de la « Meilleure danseuse/chanteuse de musique Chinoise.
En 2006, la chanson « Holy Incense » a été utilisé pour le film « Prince of the Himalayas », réalisé par Sherwood Hu.
Dans le courant 2007, elle a réalisé Alive, maintenant disponible et téléchargeable dans de nombreux pays.
En 2008 elle gagne le « BBC Radio 3 World Music Award for the Asia-Pacific region », tandis qu’elle réalise un single de deux pistes : « Qin Shang ».
Plus récemment, elle est apparu au festival Womad and the Harrogate aux Royaumes Unis. Elle travaille actuellemment sur un nouvelle album prévu pour fin 2008.

 

Paban Das Baul

Depuis son plus jeune âge, Paban Das Baul est adulé au Bengale pour la beauté de son timbre de voix suave, son génie d’improvisations en tant que percussionniste, sa manière d’entraîner avec lui son public dans une sorte de transe chamanique et pour la grâce de sa danse.
Né en 1961 dans la région de Murshidabad au centre du Bengale, Paban Das Baul incarne à lui tout seul toute la synergie de son pays d’origine : il utilise ainsi les interconnections entre les cultures du tantrisme, du vaishnava, du sufi et du bouddhisme, pour enrichir sont art et sa musique.
En perpétuelle quête de recherche musicale, Paban fabrique lui même les différents instruments qu’il pratique. Du dubki petit tambourin joué traditionnellement par les fakirs, au khamak dont le nom d’origine veut dire « vague de joie », en passant par le dotora (sorte de luth à cinq cordes) et une multitudes d’autres percussions traditionnelles, Paban est un multi instrumentiste hors du commun.
Depuis quelques années, Paban navigue entre sa terre d’origine et la France où il s’est installé, composant et travaillant aux côtés de Mimlu Sen, sa compagne, avec des musiciens du monde entier. Il a notamment travaillé avec le Cheick Tidiane Seck du Mali, avec lequel il a su donner une dimension plus africaine à la musique Baul.
C’est paradoxalement avec un album de « world-fusion », Real Sugar paru chez Real World que Paban Das Baul a imposé l’intérêt des médias et du public sur la musique folklorique du Bengale et le monde des Baul.

 

OKNA TSAHAN ZAM
CHANT DIPHONIQUE MONGOL

Quand le maître du chant diphonique rencontre l’occident…
Aujourd’hui, ce personnage au look impressionnant est devenu l’un des plus grands maîtres du Khoomei (chant diphonique) et parcours le monde depuis 10 ans, de salles en festivals.
Okna Tsahan Zam est le représentant incontournable et charismatique du chant diphonique et de la culture mongolo-kalmouke. Qu’il parle, murmure, gronde ou improvise des envolées diphoniques, la puissance évocatrice de la voix et des mélodies permet à Okna de communiquer avec tous les publics en réconciliant Nature (dont ces fameuses mélodies qui évoquent le galop du cheval) et Technologie, Orient et Occident. La puissance et la gravité de sa voix n’empêchent pas Okna Tsahan Zam d’être fan de Pink Floyd et des musiques planantes. Entre « roots » ou high-tech pour un voyage entre ciel et steppe où l’épique rejoint l’incantatoire.

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