Mélomane – Afrique
MÉLOMANE – AFRIQUE
Pendant sept mois, elle a traversé la Corne de l’Afrique (le plus souvent à pied) pour trouver un refuge. Escortée de ses cinq enfants, elle a fuit la guerre civile qui ravageait son pays. « J’ai vu de mes propres yeux des chiens dévorer des êtres humains, des animaux se repaître de cadavres dans les rues. J’ai su alors qu’il fallait partir ». Son périple s’achève à l’Ambassade du Danemark de Djibouti, qui lui accorde un visa. Depuis, Maryam a refait sa vie au Danemark. L’adversité, les coups du destin… celle que l’on surnommait « La Voix d’Or de la Somalie » y est habituée.
Sa carrière commence en 1966 ; elle devient la première vedette féminine dans une société islamique dominée par les hommes. Son répertoire est d’abord basé sur les chants traditionnels somaliens (mélange d’influences arabes et africaines). Chantées a capela ou simplement accompagnées de percussions et d’oud (sorte de luth arabe), ces chansons forment la trame de « New Dawn », premier disque de Maryam sorti en occident (1997). Mais le Mogadiscio des années 70 vibre au son du jazz et de la pop anglo-saxonne. Maryam s’imprègne également de l’univers du rythm & blues. Elle devient l’interprète privilégiée de ce qu’on appelle « le jazz somalien » ou « le blues somalien ». C’est dans cette lignée qu’a été enregistré son second disque occidental : »The Journey » . Le public européen a découvert Maryam Mursal lors du festival Womad de Reading en 1997. Devant son succès, les organisateurs ont dû rajouter en catastrophe un second concert. Quant au label Real World de Peter Gabriel, il lui a commandé deux albums d’entrée de jeu. La nouvelle carrière de Maryam démarre sur des chapeaux de roue.
La musique d’Hasna El Becharia est une chose inouïe, d’une force incroyable. Venue de Béchar (ville située au sud de l’Algérie), Hasna est une femme du désert, libre et sans concession. Et parce que le public chantait ses chansons pendant les concerts, pour couvrir les voix et se faire entendre, elle s’est mise à la guitare électrique.
Né à Teboulba en Tunisie en 1967, le chanteur et joueur de Oud Dhafer Youssef vit depuis 1990 à Vienne en Autriche. Dhafer Youssef y rencontre et joue avec Renaud Garcia-Fons, Markus Stockhausen, Carlo Rizzo, Nguyên Lê, Jatinder Thakur, Sainkho Namchylak, Paolo Fresu, Arto Tuncboyacian, Linda Sharrock, Wolfgang Puschnig, Christian Muthspiel, Jamey Haddad, Iva Bittova, Tom Cora.Il crée aussi son propre groupe avec lequel il enregistre 2 premiers albums en 1993 et 1996. Dhafer Youssef baigne dès l’enfance dans la musique et les chants traditionnels d’islam. Enraciné dans la tradition soufi, la musique de notre joueur de oud et compositeur interprète s’ouvre à présent à d’autres influences, notamment celles des musiques improvisées. Son talent réside également dans l’approche poétique de son jeu, ainsi que dans son chant profond et chargé d’émotion, qui fait de sa voix l’une des plus intéressantes de la scène actuelle.
Saxophoniste et compositeur, Toufic Farroukh a choisi le jazz comme domaine de prédilection, un jazz coloré, aux accents orientaux et parfait reflet de son cheminement artistique ancré dans une double culture et ouvert aux différentes expressions artistiques contemporaines, comme la danse, le théâtre ou le cinéma. Après avoir participé à plusieurs albums d’artistes comme la chanteuse Feyrouz ou Ziad Rahbani, il écrit la musique d’un grand nombres de films et spectacles chorégraphiques, Toufic le libanais s’est entouré des meilleurs musiciens du moment pour donner à entendre une musique envoûtante mêlant soigneusement jazz, musiques électroniques et volutes orientales.
Loin des mélanges artificiels auxquels bien des musiciens adeptes de la world fusion ne savent pas toujours résister, Toufic Farroukh s’est créé avec Drab Zeen un univers personnel et authentique.
Hossam RAMZY & José Luis MONTON
Après un premier volume réalisé avec le guitariste et joueur de oud Rafa El TACHUELA, le percussionniste égyptien Hossam RAMZY s’est associé cette fois au guitariste espagnol José Luis MONTON. De leur rencontre est né ce second volume de Flamenco Arabe.
Les deux musiciens se sont partagés les compositions de cet album, mêlant avec délicatesse les parfums musicaux des deux cultures, et gommant quelque peu l’aspect « rugueux » du flamenco. Guitare flamenca et percussions du monde sont soutenues par les flûtes nay, violon, qanun, oud, contrebasse, basse, claviers et programmations, accordéon. Hossam RAMZY et José Luis MONTON nous entraînent tour à tour sur le Nil, dans un voyage de Thèbes à l’Andalousie, au pied des pyramides, ou encore dans une fête de nuit tzigane. Invitée, la chanteuse Maria TOLEDO interprète avec sa voix déchirante une douloureuse chanson d’amour.
Omar Faruk Tekbilek ou Ömer Faruk Tekbilek (1951, Adana, Turquie – ) est un musicien polyinstrumentiste d’origine turque établi aux États-Unis.
Musicien virtuose précoce, il a commencé sa carrière à huit ans en jouant de la flûte kaval tout en poursuivant des études religieuses pour devenir imam. C’est avec son oncle qui tenait un magasin de musique qu’il apprend à jouer de divers instruments : ney, zurna, baglama, oud, daf, etc. À douze ans il en jouait déjà professionnellement. En 1967 il rejoignit Istamboul où il devint un musicien de session très demandé et s’initia aux styles plus modernes tel l’arabesk. Il rencontra aussi les derviches Mevlevi qui influencèrent profondément son approche musicale à partir de l’esprit. Il découvrit aussi le yoga et le taï chi.
Quand à 20 ans il fit sa première tournée internationale comme membre d’un groupe folklorique, il rencontra sa future femme américaine, si bien qu’il émigra cinq ans plus tard.
Il forma un groupe nommé Sultans avec un Égyptien, un Grec, et son beau-frère, et malgré cinq albums, resta un inconnu jusqu’à sa rencontre avec Brian Keane en 1988, qui devait produire six albums mémorables.
Musicien de renom, Omar a joué avec Don Cherry, Karl Berger, Ginger Baker, Ofra Haza, Simon Shaheen, Hossam Ramzy, Glen Velez, Bill Laswell, Arto Tuncboyaciyan, Mike Mainieri, Peter Erskine, Trilok Gurtu, Jai Uttal et Steve Shehan notamment. Il définit sa musique comme « cosmique » ; elle se situe au carrefour du mysticisme, du folklore, de la romance, et de l’imagination.
Ce talentueux joueur de kamantché accompagne avec autant de bonheur Shujaat Husain Khan, Ali Akbar Moradi, Le Kronos Quartet ou Mohammad Reza Shajarian. Après “The Rain”, voici “The Wind”: au cours de ces dernières années, la collaboration fructueuse de Kayhan Kalhor avec le joueur de sitar indien Shujaat Khan du groupe Ghazal a frayé de nouveaux chemins entre les traditions et proposé une nouvelle synthèse du type « l’Est-rencontre-l’Est ».
Kalhor se tourne désormais vers Istanbul pour une rencontre entre musique perse et musique turque partant dans des improvisations étonnantes avec Erdal Erzincan, unanimement considéré comme le joueur de baglama (saz) le plus innovant de Turquie et maître de la tradition folk d’Anatolie. Utilisant la tradition comme point de départ, avec Ulas Ozdemir en support au baglama basse, Kayhan et Erdal, exceptionnellement inspirés dans leurs improvisations, nous présentent sur The Wind, un tour de force de créativité.
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